Caramba! a écrit :S'il ton chien t'obéis, c'est qu'il t'es soumis, non????
Houla... vaste débat ! Mais non, l'obéissance et la soumission ne sont pas la même chose.
Obéir n'est pas se soumettre : dans la soumission, je suis contraint à faire ce que veut l'Autre, alors que dans l'obéissance, je veux bien faire ce qu'il veut, j'y consens. Dans les deux situations, il faut que le développement de mon empathie me donne accès au monde de l'Autre. Quand l'Autre me soumet, il (elle) m'impose son désir et sa loi. Mais j'obéis à l'Autre quand j'ai compris que j'aurai intérêt à lui faire plaisir. Il ne m'est pas désagréable d'accepter sa loi et de satisfaire ses désirs, alors que je rechigne à me soumettre à ce qu'il (elle) m'impose. [Boris Cyrulnik]
(...) on confond aisément l'obéissance avec la soumission. Et si la soumission s'obtient par la contrainte (...), l'obéissance s'établit sur un rapport de confiance. L'obéissance construit, la soumission détruit. [Daniel Marcelli]
Un chien qui obéit est donc un chien qui
accepte de se plier à la demande de son maître. Il
coopère. Mais dès lors qu'il y a
contrainte, il y a soumission.
Ce n'est pas qu'une question de vocabulaire, c'est la manière de penser la cohabitation avec son chien qui est en jeu.
On penser que la relation homme/chien doit être basée sur une hiérarchie interspécifique, un rapport dominant/dominé, une théorie de la meute familiale, etc... On considère que l'homme est le "chef de meute", et que le chien doit se soumettre à toutes les décisions.
Mais toutes ces théories ont été complètement remise en cause par les éthologues actuels. Pour ceux qui ont un peu de courage :
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http://1001comportements.over-blog.com/ ... 22159.html
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http://www.espritdechien.fr/hierarchie_dominance.php
- le livre : "Dominance : mythe ou réalité", de Barry Eaton
On aussi penser la cohabitation homme/chien comme une cohabitation de deux espèces différentes basée sur un respect mutuel : je veux que tu me respectes, moi, mon espace de vie, mon intégrité physique, et en même je te respecte, toi chien, dans tes besoins, dans ton espace, dans tes émotions et dans ton intégrité physique. Cela implique des règles et un cadre, mais il n'y a pas besoin autoritarisme pour y parvenir.
L'autoritarisme n'est pas que la violence physique, il suffit d'observer les chiens lors d'une expo ou pendant une séance d'éducation au club canin pour voir que la très grande majorité d'entre eux est mal à l'aise. Essayez de compter le nombre de signaux d'apaisement (baillements, chien qui détourne la tête, chien qui reniffle le sol, léchages de truffe, clignements des paupières...) qu'on peut voir pendant une absence collective en obé : autant de signes - très souvent incompris des maîtres - qui montrent que les émotions du chien ne sont pas pris en compte.
Un autre exemple : le grognement. En club canin, j'entends souvent : "il n'a pas le droit de grogner. S'il grogne, dites NON et mettez-lui un coup de sonnette". Où est le respect ? Où est la compréhension ? Essayer d'imaginer ce que vit le chien comme stress ! Pourquoi ne pas faire l'effort de se demander pourquoi il grogne et adapter notre comportement en conséquence pour parvenir à une situation apaisée...