Chers clients,
cette newsletter un peu inhabituelle vise à vous prévenir et à vous expliquer le mouvement vétérinaire sans précédent programmé le 6 novembre.
Ce jour là, la quasi-totalité des cliniques et cabinets vétérinaires de France seront fermés et n'assureront que les urgences.
Pourquoi?
Le ministre de la santé vient de rajouter, sans concertation et sans aucun fondement scientifique, un alinea au projet de loi agricole qui part ces jours au vote à l'assemblée. Cette modification aura, si elle est validée, des conséquences majeures pour vous et pour la profession vétérinaire dans son ensemble.
Elle vise à supprimer la possibilité pour les vétérinaires d'utiliser en prime intention certains antibiotiques et à interdire leur délivrance par les mêmes vétérinaires. Ces antibiotiques sont parmi les plus efficaces et sont utilisés tous les jours avec discernement et mesure par les professionnels que nous sommes, formés à la pharmacologie au même titre que les pharmaciens. Nous imposer prélèvements et antibiogrammes, à la charge des clients, avant leur utilisation revient à les interdire de facto. Nous ne serons plus en mesure de soigner certaines pathologies dont certaines sont mortelles! Le surcoût engendré pour les usagers quand la délivrance sera impossible, en élevage en particulier, sera intolérable pour des professions déjà sinistrées.
Plus insidieux, le "découplage", c'est à dire le fait de prescrire un médicament sans pouvoir le délivrer , obligeant l'usager à aller à la pharmacie, risquera, en toute "logique", de se généraliser à toute la pharmacie vétérinaire. Cela signifiera une augmentation du prix des actes vétérinaires, tant pour chiens et chats que pour l' élevage, et une disparition à très brève échéance d'une grande partie des cabinets ruraux. Le maillage sanitaire Français, que l'Europe entière nous envie, volera en éclat, rendant impossible la surveillance vis à vis des maladies animales émergeantes, et enlevant toute possibilité de contrôle de la qualité de ce qui arrivera dans vos assiettes.
Il est important de rappeler que depuis 5 ans, la consommation d'antibiotiques vétérinaires a baissée de 30% alors que la cosommation humaine n'a jamais cessée d'augmenter! On ne peut nous reprocher sérieusement de ne pas prendre au sérieux les problèmes d'antibio-résistance...Nous sommes, et il faut le répéter, des professionnels de la santé aussi bien formés que médecin et pharmaciens!
Vous comprendrez donc pourquoi toute notre profession s'élève contre un projet de loi stupide, contre-productif, coûteux pour le public à court terme et ravageur pour l'économie rurale et la santé publique à moyen terme.
Nous serons dans la rue à Paris le 6 novembre avec l'espoir d'être entendus mais vous pouvez nous aider en signant une pétition sur le site
http://www.stop-marisol-touraine.com
Merci de votre compréhension et de votre soutien.